La semaine Européenne de prévention et d’information sur l’endométriose et la journée internationale des droits des femmes nous offrent deux bonnes raisons d’aborder le sujet de l’endométriose à travers le prisme de la Naturopathie.

Tout d’abord, qu’est-ce que la Naturopathie ? 

C’est une science fondamentale ayant pour but de prévenir la maladie et de maintenir l’individu en bonne santé par des méthodes naturelles. Cette pratique holistique permet de retrouver un équilibre sur les plans physique, émotionnel, mental et spirituel afin de rétablir la force d’auto-guérison de l’organisme. Le causalisme est un concept fondamental en Naturopathie, effectivement nous recherchons l’origine du symptôme, la cause de la cause, afin de le faire disparaître durablement. Une alimentation saine, une bonne gestion du stress, et une activité physique adaptée sont les trois piliers de la Naturopathie. 

Et l’endométriose ? 

L’endométriose est une pathologie gynécologique qui se caractérise par la prolifération de tissu endométrial en dehors de la cavité utérine. Ce tissu qui s’est épaissi en vue d’une grossesse se désagrège et s’élimine. Dans certains cas, il n’est pas détruit et se greffe sur les différents organes provoquant des lésions, des adhérences et des kystes ovariens qui généreront l’endométriose. 

Les symptômes :

• Règles douloureuses et abondantes
• Douleurs pelviennes et lombaires
• Fatigue chronique
• Troubles urinaires
• Troubles digestifs
• Infertilité
• Dyspareunie, douleurs pendant et après les rapports sexuels

L’endométriose en quelques chiffres, selon EndoFrance*

• 10% des femmes sont atteintes d’endométriose
• 7 ans en moyenne pour diagnostiquer la maladie 
• 70% souffrent de douleurs chroniques invalidantes
• 40% des cas d’infertilité sont dus à l’endométriose
• 0 traitement spécifique à l’endométriose 
  
  

Et si vous mettiez en pratique quelques conseils ? 

La Naturopathie offre la possibilité d’améliorer considérablement la qualité de vie des femmes atteintes d’endométriose grâce à des mesures d’hygiène de vie spécifiques. Cette approche naturelle est complémentaire avec la médecine allopathique dans la prise en charge globale de la maladie.  

Avant tout, l’alimentation permettra d’optimiser et de rééquilibrer le système hormonal ainsi que l’hygiène émonctorielle. Le système immunitaire étant mis à rude épreuve par le phénomène d’inflammation, l’organisme a besoin de nutriments spécifiques pour se défendre. Il conviendra de les apporter à travers une alimentation anti-inflammatoire et riche en antioxydants. Plus les aliments sont colorés, plus ils en contiennent. Faites donc le plein de fruits et légumes, de graines, de baies aux milles couleurs. Privilégiez par exemple les agrumes, les poivrons, les brocolis, les fruits rouges, etc. Pour lutter contre l’inflammation vous pouvez également consommer des aliments riches en prébiotiques, comme l’ail et l’oignon, mais aussi en probiotiques avec des aliments fermentés comme la choucroute et le miso. Certaines herbes et épices comme le curcuma et le gingembre ont également des vertus anti-inflammatoires puissantes.

Le magnésium, la vitamine B6 et les omégas 3 sont des alliés précieux pour réduire l’inflammation afin de soulager les douleurs utérines et mammaires. Ils aident également à équilibrer le système nerveux, l’humeur et le système hormonal. Cependant, si vous souffrez de règles hémorragiques, il ne faut pas abuser des omégas 3, notamment si vous avez l’habitude de les prendre en compléments alimentaires. Par ailleurs, il est essentiel de vous reminéraliser pour compenser la perte de sang, avec des aliments riches en fer, zinc et vitamine C comme le chou frisé, les épinards, les lentilles, les haricots rouges, l’ananas, les cerises, etc. Ce type d’alimentation permettra d’éviter la surconsommation d’aliments acidifiants et pro-inflammatoires comme la viande, les produits laitiers, certaines céréales comme le gluten ainsi que les excitants comme le thé, le café et l’alcool. Veillez, autant que possible, à consommer des produits locaux, biologiques et de saison afin d’optimiser au maximum leur qualité et leur apport en vitamines et minéraux. 

Une bonne hydratation est d’autant plus essentielle à cette période afin de maintenir les 60% d’eau contenus dans le corps. L’idéal est de consommer une eau filtrée grâce à une carafe ou du charbon végétal, ou bien de l’eau en bouteille peu minéralisée. En complément, des tisanes avec des feuilles de framboisier, de mélisse, de camomille ou encore de gingembre seront bienvenues.

Aussi, pensez à placer une bouillotte le plus souvent possible sur la ou les zones douloureuses qui seront apaisés par la chaleur. Vous pouvez également masser la zone pelvienne avec de l’huile essentielle de Basilic exotique mélangée à de l’huile végétale de sésame tiédie. 

La pratique d’activités physiques douces contribue à réduire le stress corporel et psychologique, améliorer la circulation du sang dans la région pelvienne ainsi qu’à une meilleure oxygénation des tissus. Des postures de yoga spéciales menstruations couplées à des méthodes de respiration comme la cohérence cardiaque seront particulièrement bénéfiques dans ce contexte. Les postures de l’enfant, du papillon, du chameau, du cobra, du demi-pigeon ou encore du bébé heureux sont autant d’alternatives à votre disposition. Pour chaque posture, prenez une dizaine de respirations lentes et profondes. La libération d’endorphines engendrée par la mise en mouvement aura une action positive sur la douleur et la circulation sanguine. Toutefois il faudra toujours écouter votre corps et lui offrir du repos et de l’immobilité si le besoin s’en fait ressentir. 

Enfin, prêtez une attention particulière à votre cycle en observant les différentes phases que vous traversez et la manière dont elles se manifestent, que ce soit physiquement ou émotionnellement. Cela vous permettra de vivre plus en accord avec votre cycle, de faire la paix avec celui-ci. Tentez de comprendre pourquoi cette douleur se manifeste plutôt que d’y résister. Questionnez-vous sur votre féminité, sur d’éventuels traumas vécus pendant votre vie embryonnaire, votre naissance ou bien durant votre vie de femme. L’écoute de soi est le maître mot, chaque femme est différente donc chaque cycle l’est également. Vous pourriez même commencer un journal de votre cycle en y déposant vos émotions, vos ressentis et ainsi décharger votre mental tout en apprenant à vous connaître davantage.

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Prenez soin de vous, à bientôt ! 

* Endofrance : Association Française de lutte contre l'Endométriose

Écrit par Julie Trujillo - Naturopathe