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Ovaires polykystiques, gérer les symptômes - Pemlab

Ovaires polykystiques, gérer les symptômes

Ingrid, naturopathe et réflexologue nous dit tout sur le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).

Le SOPK, un syndrome peu connu

Pour poser le contexte…

Physiologiquement, comment ça se passe ? 

Accrochez-vous c’est un peu technique. 

Le SOPK est une maladie complexe provoquée par un déséquilibre hormonal qui prend naissance au niveau de l’hypophyse : petite glande dans le cerveau qui sécrète des hormones notamment la FSH et la LH, ces dernières se comportant différemment dans le cadre du SOPK. 

Vous suivez toujours ? On continue…

Dans un cycle classique, les taux de LH et de FSH varient. On observe un pic des deux hormones durant l’ovulation.

Dans le cas du SOPK, imaginez deux lignes sans trop de variations avec la LH qui est plus élevée que la FSH (cette dernière se situe normalement au-dessus de la LH).

Tous ces éléments apportent des informations erronées aux ovaires qui vont dès lors, dysfonctionner et produire plus de testostérone que prévu. Voilà comment nous arrivons à l’état d’hyperandrogénie.

 

Le SOPK, est-ce la présence de kystes sur les ovaires ? 

Faisons un petit retour dans le passé pour comprendre. Le syndrome des ovaires polykystiques a été décrit et nommé en 1935 par les Docteurs Stein et Leventhal qui, avec les moyens de l’époque, pensaient que ces petites « boules » au niveau des ovaires étaient des kystes.

En réalité, le temps et la science nous ont montré qu’il s’agissait de follicules en grand nombre, plus nombreux que d’ordinaire et n’arrivant pas à maturation.

Néanmoins, le terme "syndrome" est correct puisqu'il désigne un ensemble de symptômes, ce qui est bel et bien le cas du SOPK. On s’en serait bien passé, je vous l’accorde. 

 

 

Plus globalement, c’est quoi le SOPK ?

Il y a tant à dire sur le SOPK. Si je devais en parler dans sa globalité, je pourrais en écrire un livre...

Je vais donc tenter de transmettre mon approche et développerai d’autres aspects plus techniques et précis du SOPK dans de futures publications.

Ce dérèglement hormonal concerne environ 15 à 20% des femmes et représente la première cause d’infertilité féminine. 

La maladie est peu connue et pourtant si répandue. Même si chaque femme est unique et si les symptômes sont vécus différemment chez chacune, il existe de fortes similitudes à toutes celles que j’ai rencontrées, à savoir : la solitude, la détresse face à la maladie ou encore le manque de solutions.

Aussi, les injonctions subies au quotidien par les proches ou par le corps médical peuvent se rajouter au stress déjà existant. “ tu devrais faire attention à ce que tu manges !”, “toujours pas de bébé en route, il faudrait te décider ?”, “ohh tu as de la barbe” “tu as pensé à aller voir un dermatologue ?” “ Tu as pensé à l’épilation définitive ?”, “toi tu as trop de chance, tu n’as jamais tes règles” “ Madame, si vous voulez aller mieux, il faut perdre du poids, c’est à cause de votre surpoids que vous avez le SOPK” “Mais il faut faire du sport”, “Tu as grossi, non ?” 

 

Autant de phrases et de réflexions qui peuvent provoquer culpabilité et mal-être.

Le SOPK est une maladie que l'on traite à l’envers et que l'on ne considère pas suffisamment, accusant la femme plutôt que les causes. 

Je rencontre des femmes en grande souffrance morale : ne sachant pas par où commencer, ayant une perte totale de confiance en elles mais également un sentiment d'injustice et d'incompréhension.

Il est dit que l'on attire ce que nous sommes. Si je connais si bien le sujet, c'est qu’en plus d’être naturopathe spécialisée dans l’accompagnement des femmes, je suis moi-même touchée par l’endométriose, et je suis également atteinte d'un fibrome...et oui JACKPOT ! C'est notamment pour ces raisons qu'il me tenait à cœur d'accompagner les femmes atteintes du SOPK.

Mon expérience personnelle de la maladie chronique et de l’insulinorésistance me permet de comprendre les batailles vécues par les femmes touchées par le SOPK car nous partageons de nombreux symptômes communs.

En plus des désordres hormonaux qui peuvent engendrer sautes d’humeur et irritabilité, le SOPK s’accompagne d’une cohorte de symptômes difficiles à vivre.

 

Quels sont les symptômes du SOPK ?

Ils sont très nombreux et entraînent des réactions en chaîne. 

- L’un des signes qui touche la majorité des femmes est l’oligo anovulation (troubles de l’ovulation). Ce trouble peut entraîner de l’infertilité qui concerne environ 70% des femmes atteintes de SOPK. Les douleurs pelviennes sont hélas aussi au rendez-vous dans certains cas. 

- Ensuite, l’hyperandrogénie se manifeste sous forme de désordres cutanés, d’acné, de chutes de cheveux, d’hirsutisme (présence de poils en nombre plus élevé que la moyenne, parfois sur des zones délicates et jugés non esthétiques par les diktats sociétaux).

Les femmes atteintes de SOPK peuvent aussi être atteintes de troubles du métabolisme, notamment l'insulinorésistance qui concerne approximativement 70% des femmes ayant le SOPK.
A titre informatif, l’analyse permettant de mesurer sa résistance à l’insuline est l’indice HOMA. 

Une résistance à l’insuline peut entraîner un diabète de type 2, une prise de poids et la difficulté de perdre des kilos, par ricochet, des troubles cardiovasculaires et de l'hypertension artérielle…

Le SOPK peut également entraîner une chute de la libido, un sujet qui n’est pas suffisamment évoqué et qui mériterait que l'on s’y attarde davantage.

On peut ajouter à cette longue liste non exhaustive : l’anxiété, les troubles du comportement alimentaires (TAC), les pulsions alimentaires, l'insomnie, la fatigue chronique, l’humeur changeante, la dépression due aux troubles hormonaux et une charge mentale quotidienne…

 

Pourquoi consulter un.e naturopathe ? 

De nombreuses femmes viennent en “dernier recours” au sein de mon cabinet parce qu’elles sont fatiguées de la situation, fatiguées des troubles alimentaires, fatiguées d’avoir essayé tous les régimes à la mode et toutes les vitamines possibles et inimaginables, sans obtenir de résultats.

Le SOPK est multifactoriel et pluridisciplinaire. Une démarche globale et holistique est donc fortement souhaitée afin de ne négliger aucun paramètre.

Le rôle d’un.e naturopathe est d’abord de comprendre le mécanisme, l’environnement et les différents facteurs aggravants (stress, culpabilité, travail, relation, anxiété, pollution, type d’alimentation…) 

Elle/il tentera de comprendre les causes et de soulager les symptômes à l’aide de son expertise et de différents outils qu’elle/il jugera les plus adaptés.

La naturopathe que je suis (chaque approche est différente) cherchera d’abord à accompagner pour apporter la bonne écoute, les bons réflexes et la bonne compréhension de soi afin de vous emmener vers une totale autonomie. 

La naturopathie présente un intérêt particulier pour le SOPK. Comportant des risques accrus pour le futur, comme la prédisposition au diabète, aux troubles cardiovasculaires et à l’hypertension artérielle, il est indispensable de jouer un rôle de prévention et d’anticipation. Je rappelle à toutes fins utiles que cette démarche ne se substitue pas à un avis médical, au contraire c’est tout à fait complémentaire. 

 

Quel accompagnement pour le SOPK ?

Chaque femme est différente donc la démarche est personnalisée. Globalement, j'opte pour une alimentation IG bas et/ou anti-inflammatoire selon les profils. Dans le cadre de la gestion de la glycémie, il est important d’apporter des éléments complets comme les aliments à privilégier mais aussi la bonne chronologie pour les consommer.

 

Les maîtres mots sont tolérance, bienveillance, flexibilité, adaptabilité notamment dans les cas où la cliente présente des troubles du comportement alimentaire (TCA). Dans ce cas, il est important de proposer des techniques de relaxation comme la réflexologie plantaire ou abdominale, la gestion du stress et d'aller chercher le soutien d'autres professionnel.les comme les sophrologues, les ostéopathes et les psychothérapeutes… 

Je veille particulièrement aux systèmes et organes connexes au SOPK, comme les surrénales et la thyroïde et tout le système endocrinien. J'aide également les femmes à équilibrer leur foie en travaillant sur la détoxification hormonale. Enfin, notons que les intestins doivent également bénéficier d'une attention particulière.

Il est important de soutenir le système hormonal et nerveux afin d’obtenir une meilleure réponse au stress. Sécrété en trop grande quantité le Cortisol (appelé également hormone du stress) accroît l’insulinorésistance ainsi que l’hyperandrogénie, d’où l’intérêt de vite trouver la technique de gestion du stress qui sera le mieux adaptée à toi. 

Je m’appuie énormément sur la phytothérapie dans l’accompagnement du SOPK. J’insiste sur le fait que chaque femme est différente et ce qui est applicable dans un cas ne l’est pas forcément pour l’autre. 

Comme plante alliée, nous pouvons retrouver des plantes adaptogènes comme l’ashwagandha pouvant réduire le taux cortisol. Cette plante est hépatoprotectrice et serait même aphrodisiaque. 

Certaines plantes anti-androgènes comme le houblon et l’ortie racine peuvent également être conseillées mais à prendre avec des pincettes selon les antécédents familiaux et médicaux. 

Ajoutons à cela que la nutrithérapie est essentielle pour combler les grosses carences et intervenir dans la gestion insulinique. Certaines marques comme Sova proposent des compléments alimentaires à base de berbérine qui est un hypoglycémiant très efficace. 

Dans le cadre du SOPK, la prise d'inositol a du sens, car elle favorise l’ovulation et permet une meilleure gestion de la glycémie.

Quelques Tips

  • Promenez-vous, bougez le plus possible 
  • Essayez de préparer vos repas maison
  • Mettez de la couleur dans vos assiettes
  • Faites le plein d'activités plaisantes qui provoquent bonheur et joie. 
  • Faite le plus possible des exercices de relaxation, de méditation, de cohérence cardiaque et de respiration abdominale pour réguler le cortisol. 
  • Éviter le plus possible les perturbateurs endocriniens (favorisez le verre, l'inox, les matériaux propres) 
  • Ne pas hésiter à consulter un.e sexologue en cas de difficultés au niveau sexuel
  • Ne surtout pas rester dans un mutisme et dans l’isolement 
  • Consulter des professionnel.les de santé spécialisé.e.s comme un.e gynécologue et/ou un.e endocrinologue de confiance avec qui vous vous sentirez bien 
  • Aimez-vous, vous êtes des merveilles, soyez patientes et bienveillantes avec vous-même. 

 

Dernier mot. La maladie est parfois le reflet de choses que l'on pas osées exprimer. Il ne s'agit pas d'une vérité absolue mais il est bon de prendre du temps pour soi, de se connaître et de s’explorer.

Si vous êtes atteinte du SOPK, c’est peut-être le moment de commencer cette route pour vous. 

 

Ingrid, naturopathe spécialisée en sopk

Ingrid DONAT CESTO 
Natur’Holy, naturopathe spécialisée dans l’accompagnement féminin et notamment le SOPK et l'endométriose. 


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